Besoin de sortir [PV Nao]

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Habituellement, Shigure préférait rester tranquillement chez lui à méditer sur la suite de ses romans, ou bien réfléchir à de nouvelles idées de créations simples et apaisante. Encore mieux, quand il s'ennuyait, il se hasardait à contacté ses chers amis Hatori et Ayamé pour un peu de gaité. Il était sur de pouvoir compter sur eux dans ces moments là, surtout venant de la part du serpent. Mais aujourd'hui, il avait ressentit le besoin de bouger et de soulager Thoru de la corvée des courses, pour une fois, et il voulait se faire un petit plaisir en achetant un nouveau livre. Il ne sortait pas beaucoup pour éviter le moindre risque, mais il savait que rester cloitré chez sois n'était pas non plus la meilleure solution. De toute façon dans un tel contexte, il n'avait aucune raison de heurter qui que ce soit si il faisait attention et regardait où il allait. Il avait déjà acheter deux livres quand son attention fut portée sur un magasin de vêtements du centre commercial devant lequel il passait. C'était une enceinte pour les hommes et les femmes, et Shigure venait de repéré une tenue parfaite pour Thoru... Une petite attention de temps en temps ça fait pas de mal non ? L'homme pénétra dans le magasin et commença à regarder les articles suspendu aux cintres, déambulant dans les allées, fondu dans la masse... Il n'y avait pas tant de monde que ça, et il gardait toujours un oeil attentif aux personnes féminines susceptible de passer trop près de lui. Pour ne pas prendre de risque il changeait de rayon à chaque fois qu'une femme se trouvait trop près.

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La petite Nao était restée dans les rues plusieurs jours durant, mais la veille au soir, elle avait su profiter d'une gentil dame vivant en retrait de la grande ville qui lui avait permis de dormir chez elle, de se laver et qui lui avait donné des vêtements neufs et propre, une petite robe vert d'eau digne d'une princesse. Ainsi accoutré, personne ne pouvait se douter qu'elle était seule et abandonnée, et elle donnait l'impression d'être la fille unique de deux parents riches. Dès le matin elle avait quitté la maison en douce, redoutant plus que tout que la vielle femme appelle l'orphelinat. Nao ne voulait surtout pas allée là-bas, elle ne s'y sentirait pas à sa place. En passant devant une vitrine, elle remit ses cheveux propres en ordre, et se fit ses habituelles petites couettes, qui la rendaient encore plus "snob" et plus belle qu'elle ne l'était déjà. La petite fille rentra dans le centre commercial, seule. Personne ne semblait s'apercevoir qu'aucun adulte ne l'accompagnait. Cela l'exaspérait, mais en même temps, elle était contente que personne ne connaisse sa situation.
Elle marcha un moment, lorsqu'elle trouva un magasin de vêtements bien à son goût. Elle y pénétra et commença à regarder les rayons. Il y avait de tout : pour hommes, pour femmes, petits, grands, moyens, robes, pantalons, jupes, t-shirt, pull, manteaux, blousons, style viello ou jeune et à la mode... Cela émerveillait la petit blonde. C'est alors qu'elle remarqua un homme, somme toute banal physiquement, mais au comportement étrange. Il ne laissais transparaitre aucune émotion particulière sur son visage, mais il semblait se mettre à l'écart des gens quand ces derniers approchaient trop. Nao réfléchit longuement, puis sourit. Elle avait comme un pressentiment vis à vis de cet homme, et une envie de le provoquer... Juste pour s'amuser un peu ^^ Elle s'approcha alors très discrètement, et se plaça juste à côté de lui, en faisant bien attention à ne pas être vu. Sous son bras droit, il portait des livres, pendant qu'il fouillait parmi les habits avec sa main gauche. La petite fille le regarda fixement, avec un air intrigué. Elle émit un petit gémissement de curiosité, attendant sa réaction...

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Il avait beau cherché, Shigure ne parvenait pas à retrouver la tenue de la vitrine parmi les rayons, il y avait trop d'articles différents et c'était le fouillis total ! Il lui semblait l'avoir aperçu, mais il ne la retrouvait pas. Il cessa un moment ses recherches, se demandant si ce qu'il chercher n'avait pas déjà été acheté. C'est alors qu'il se sentis fixé, observer. Sans bouger la tête il leva les yeux au dessus de lui et sur les côtés. Il n'y avait rien d'autre que quelques clients qui faisaient des recherches comme lui au milieu de ce foutoir, mais personne ne le regarder. Il regarda discrètement la tête derrière lui, toujours personne. Mais en pivotant son coup, il avait aperçus quelque chose à terre. Il regarda alors à droite, et croisa le regard d'une ravissante petite fille. Shigure était étonnée : elle était vraiment tout proche de lui, et il ne l'avait même pas vu venir. Elle le regarder fixement, le dévisageant sans gêne comme une enfant curieuse et inconsciente du monde. Elle était très jolie, et avait dix ans d'âge au maximum. Sa coupe blonde formait un carré irrégulier, ses cheveux semblaient très soyeux et elle était coiffée de deux couettes sur les côtés, qui lui donnait un air à la fois hautain et doux. Elle paraissait si innocente, avec un visage si clair, des yeux verrons magnifiques et sa petite robe vert d'eau. Au vu de la matière du vêtement et de son style, elle avait du coûter très cher. Après quelques instants de silence, elle eut un sourire, et Shigure se décida enfin à parler.

- Bonjour... Tu veux quelque chose ?

La petite fille ne répondit pas tout de suite. Elle semblait complètement hahuri à la vue de l'homme. Ses yeux de couleurs différentes le fascinaient, en fait. Ils étaient si fixes dans leurs orbites, si intenses... On pouvait facilement se laisser atendrire par eux. L'esprit du chien fut soudain parcouru d'un doute, et leva les yeux. Il s'étonna de ne voir aucun adulte accompagnant la petite. Elle semblait seule, pourtant elle ne pouvait pas l'être, puisqu'elle était trop jeune et visiblement richement habillée. Il la regarda à nouveau avec encore plus d'étonnement qu'avant, il commencer à se poser des questions. Il voulait sourire mais n'y parvenait pas. Et puis ce n'était peut-être pas le bon moment. Personne dans ce magasin ne semblaient pouvoir être le parent de la blonde aux cheveux courts. Il finit par dire doucement :

- Tu es toute seule ? Où sont tes parents ?

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Nao aimait déjà ce type bizarre. Lui était l'opposée de la petite fille. Il était grand, même par rapport aux autres adultes, était habillé simplement d'un kimono pour homme, avait les iris marrons et des cheveux noirs et courts, avec des mèches en batailles sur son front et qui dépassaient sur ses yeux. Quelques autres mèches rebelles couvrait une partie de sa nuque. Visiblement, c'était une personne de plus qui s'était fait prendre au jeu de la fille douce déguisée en princesse. De toute façon, tout le monde se faisait "prendre" facilement, Nao avait vraiment l'air douce et gentil. Elle pencha la tête sur le côté, et continua de fixer l'homme aux cheveux noirs, avant de lui sourire timidement. Quand il lui adressa la parole, elle resta silencieuse, se contenta de continuer de sourire. Alors, l'homme lui reparla, et avant qu'il ai eu le temps de prononcer le mot "parent", Nao fit un bond et saisis les livres de Shigure, avant de ratérir dos à lui, pour partir au pas de course en riant, à travers les rayons du magasins. Au bout de l'allée, elle pris à droite, espérant qu'il lui courrait après... Elle avait envie de s'amuser un peu.

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Le silence devenait pesant, Sigure en était gêné. Il ne se méfia pas et, au moment où il s'y attendait le moins, il vit avec horreur que la petite fille lui sautait dessus. Il vit la scène passer au ralentit dans sa tête, craignant le pire. Il n'avait pas le temps de réagir, elle était trop vive, mais elle fonçait droit sur son bras, et si par malheur elle le touchait, ça serait finit ! Il n'eut pas le temps de réfléchir à autre chose que la petite blonde saisis ses livres avec ses mains et les lui arracha de dessous le bras avant de s'enfuir en courant. Il avait du mal à croire qu'il était passé si prêt de la catastrophe, il ne s'y attendait vraiment pas du tout, surtout de la part d'une petite gamine aux allures de princesse polie et bien élevé ! Il l'a regarda partir avec de grands yeux d'étonnement.

- Hey ! Mais attends ! Ce sont mes livres !

Se dit-il à lui-même. Quand enfin il se rendit compte de la situation, il réagit et se lança à la poursuite de la petite dans le magasin. Il la rattraperait très vite, elle avait beau être rapide, il faisait des pas bien plus grand qu'elle et il aurait eu vite fait de la chopper. Même si il ne comptait pas se laisser faire par cet enfant, il avait toutefois de gros doutes et une grande appréhension des choses. Lui qui était certain qu'il n'y aurait pas de soucis durant cette sortie par rapport à la malédiction, il se rendait compte maintenant qu'il avait était trop absorbé par les articles du magasin et qu'il s'était montré imprudent, et il craignait soudain fortement qu'il se passe des choses douteuses au milieu des rayons... Hâtant le pas pour ne pas avoir l'air idiot de courir dans le magasin, il tourna à droite au même endroit que Nao, dérapa dans l'angle et il ne fut bientôt plus qu'à un mètre telle. Il n'avait plus qu'à tendre la main pour l'arrêter...

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Comme Nao s'y attendait, et surtout comme elle le désirait, l'homme s'élança à sa poursuite. Oh bien sur, elle ne pouvait pas courir bien loin avec ses petites jambes, mais elle pouvait se faufiler partout en cas de nécessité, et surtout, elle avait une idée bien en tête. Après son tournant à droite, elle s'élança jusqu'au bout du rayon, et tourna à nouveau à droite jusqu'au coin du magasin, la forçant à tourner encore à droite. Cela l'amusait et elle riait encore. Maintenant, l'homme n'aurait plus qu'à tendre la main pour l'avoir, mais elle savait très bien comment en réchapper... Sitôt le coin de la boutique franchit, le temps que Shigure dérape sur le parquet en bois pour tourner à son tour, la gamine cessa brusquement de courir et se retourna face à son poursuivant avec un sourire niais. Le coup marchait à chaque fois : celui qui la coursait s'arrêtait, surpris, et les moins habiles s'entravaient, alors qu'elle avait le temps de passer sous le nez de ceux qui restaient debout, stupéfait. Mais cette fois là, elle commis une légère erreur de calcul, et s'arrêta trop tôt... Elle s'en rendit compte bien trop tard, Shigure lui avait déjà foncer dedans au moment où Nao se retournait pour s'enfuir, et l'homme la heurta de plein fouet, en tombant en avant... Nao ne pris pas le temps de voir ce qu'il se passait qu'elle tenta de s'enfuire, mais elle entendit un étrange "poum" derrière elle, et elle se retourna vivement, effrayée, pour comprendre pourquoi elle ne sentait plus de poid s'écroulant sur elle... . Elle ne riait plus du tout.

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Shigure, après un premier tournant, n'eut pas à courir longtemps avant de la rattraper, comme il s'en doutait. Arrivant au bout du magasin il était sur de ce qui allait se passer : il tendrait le bras après le tournant et chopperait Nao par une manche de son vêtement. Mais, problème, à peine avait-il tourner que la gamine était déjà là ! A une telle distance il n'avait même pas à tendre le bras, le baisser légèrement suffisait ! Il ne pensait pas qu'elle allait s'arrêter maintenant, c'était aussi dangereux pour lui que pour elle, et le résultat ne se fit d'ailleurs pas attendre... Heurtant l'enfant dans sa course, il commença à tomber en avant en tentant d'éviter le contacte, mais il était trop tard... Dans un nuage de couleur, Shigure se transforma en le signe qui était le sien : un chien ! Il s'était fait avoir bêtement et maintenant, il se retrouvait sous sa forme zodiacale en plein centre commercial, dans un magasin grouillant de regards indiscrets ! A peine avait-il retrouver ses esprits qu'il dû rapidement trouver une solution. La petite fille était déjà en train de se retourner et il lui fallait agir vite ! Il regarda furtivement autour de lui alors que son environnement semblait ralentir dans ce moment de panique... Personne ne semblait encore avoir vu, à son plus grand soulagement ! Là-bas, à seulement quelques mètres, il y avait une cabine libre ! C'était la cachette la plus proche et la plus atteignable. Il lui faudrait saisir ses vêtements dans sa gueule, faire demi-tour et traverser en largeur deux allées, passer devant un miroir, puis devant une première cabine avant d'atteindre la sienne ! A pied, la distance paraissait courte mais là, ça lui semblait un véritable parcours du combattant ! Une fois cette alternative trouvé, il n'y réfléchit pas à deux fois et pris sa tunique entre les crocs, jetant un vif œil sur Nao qui se retournait toujours, se retourna et fonça vers sa destination ! Par chance aucun clients ne le vie jusqu'à ce qu'il passe à travers le rideau, mais son mouvement avait attisé leurs curiosités et ils tournèrent tous la tête juste après que Shigure se trouve hors de vue ! Haletant, désormais seule dans la cabine, il déposa les vêtements et jura intérieurement contre son manque d'attention. Il se trouvait dans une belle galère !

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La petite Nao resta à genoux un moment, ébahit. Elle se frotta les yeux, et quand elle les rouvrit, elle remarqua qu'elle ne rêvait pas. Est-ce qu'elle n'avait pas un problème ? Les doutes se bousculèrent dans sa tête dans une frénésie intense à tel point qu'elle en eût une soudaine migraine. *Cet homme... Se pourrait-il qu'il soit... ? Non c'est impossible ! Les hommes ne se transforment pas en chien ! Les chiens ne se transforment pas en chien non plus d'ailleurs ! Non c'était un chien errant qui passait par là, c'est tout... Quoiqu'un chien errant en plein centre commercial j'avais encore jamais vu ça...* La jeune fille aux cheveux d'or se releva doucement. Elle avait été trop happé par sa stupeur pour s'apercevoir que l'homme s'était enfui sous ses yeux, et maintenant elle l'avait perdu de vue. *Il ne peut pas être très loin pourtant...* se dit-elle. Elle serra les livres qu'elle tenait toujours tout contre sa poitrine, crispé par l'anxiété. Lentement, elle se remis à marcher dans tout le magasin, regardant calmement de tout les côtés, pour recherché le fuyard. Elle était encore tout émue de cette encontre et avait de gros doutes sur la normalité de ce personnage. Il cachait bien son jeu, sous ses apparences banals, mais visiblement, il était spécial, différent des autres... D'un autre côté, Nao ne voulait pas croire qu'une telle chose était possible... Soudain, elle entendit un "boum" derrière elle, le même "boum" que lorsqu'elle avait heurté l'homme aux cheveux noirs... Elle se retourna vivement... Et entre aperçut, à travers le rideau d'une cabine, le visage de ce dernier...

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Le souffle de Shigure ralentit peu à peu, et il perdit vite son sentiment de surprise, prenant sur lui. Le chien noir se remit debout et se lança dans une intense réflexion. Est-ce que cette petite l'avait vu se transformer ? Est-ce que quelqu'un dans le magasin s'était aperçut de quelque chose ? Il aurait était étonnant que non : leurs querelles avaient du attirer les regards et leur mini-poursuite avait du faire pas mal de bruit. Shigure ne se risqua pas à sortir le bout de sa truffe, mais il regarda à travers la fente entre le mur et le rideau pour voir l'ensemble du magasin. Personne ne semblait affecté de quelque doute que ce soit, chacun vacant à ses occupations habituelles. Il surprit deux ou trois conversations de passant, rien qui puisse alerter la connaissance du secret par l'un d'eux. Il continua à épier la salle, et là, entre les rayons, il apperçut la petite fille qui lui avait volé ses livres. Elle était de dos et semblait le chercher avec incrédulité, mais il pouvait aisément la reconnaître, puisqu'elle portait toujours son butin dans ses bras, bien serrés contre sa poitrine, comme si elle avait peur de les perdre.
Sa robe vert d'eau et chic, elle non plus, ne passait pas inaperçue, et de toute façon, elle n'avait de toute évidence aucun adulte pour l'accompagner. Deux brèves minutes s'était écoulé, et c'était maintenant que le sort en avait décidé pour que Shigure retrouve son apparence normal. Misère ! Avec le bruit de la transformation, la petite fille se retourna vers lui et le fixa droit dans les yeux. Elle lui donnait l'impression d'avoir pu tout percer en lui, ses secrets, sa personnalité, ses proches, aussi loin qu'elle fut. Il referma rapidement le rideau comme pour éviter de devoir fixer trop longtemps le regard de Nao et tourna face au mur, accroupi et nu. Il resta un instant ainsi, puis saisit vivement ses vêtement pour les enfilés précipitamment. Le plus discrètement possible, il attendit que la fille tourne les talons pour sortir, l'air aussi naturel que possible, et déambula à travers les rayons, non par hasard. Il avait la ferme intention de ne pas laisser la petite partir dans la nature tant qu'il ne savait pas si elle savait, c'était trop risqué. Arrivant silencieusement derrière elle, il l'interpella.

- Ah te voilà ! Je te remercie d'avoir pris soin de mes livres, mais il te faut me les rendre maintenant s'il te plait.

Bien sur, Shigure était ironique, mais de toute façon, il n'avait pas la tête à gronder un enfant qu'il ne connaissait même pas. D'ailleurs il n'avait presque jamais la tête à se fâcher tout cours, et lui faire des reproches était le meilleur moyen de la faire fuir, alors autant se montrer simplement calme et poli pour l'instant. La petite serait de toute façon encore trop hébété de leur rencontre. Qu'elle ait vu le chien ou pas, elle l'avait perdu de vu brutalement, alors il aurait été normal qu'elle ne se montre pas aussi furtive et agitée que tout à l'heure. Enfin, selon Shigure... Ce dernier avait d'ailleurs son air habituellement décontracté, un léger sourire et un regard de compassion à l'égard de la blonde, pour bien lui montrer qu'il pardonnait ; mais surtout pour ne pas la faire fuir à toutes jambes !

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La petite Nao ne garda pas longtemps son regard rivé sur les cabines d'essayage. Elle savait que l'homme ne sortirait pas si elle le guettait, alors elle chercha ailleurs, au cas où elle s'était trompé. Elle continua à déambuler dans les allées, tenant toujours les livres, n'osant pas quitter le magasin. Elle en avait envie, si elle avait pu elle e serait peut-être même enfuit à toute jambe. L'idée qu'une personne soit capable de se transformer la terrorisait, elle trouvait affolement anormale. Mais d'un autre côté, c'était si exceptionnel qu'elle ne pouvait s'empêcher de vouloir recroiser l'homme aux cheveux noirs, même si au fond, elle le craignait, sans même le connaitre. Elle cessa de marcher, pour regarder droit devant elle, une ombre ayant attiré son attention. C'est alors qu'une voix la fit sursauter.

"Ah te voilà ! Je te remercie d'avoir pris soin de mes livres, mais il te faut me les rendre maintenant s'il te plait."

Nao se retourna vivement et se rendit compte avec horreur qu'elle n'aurait pas à chercher l'homme, puisque l'homme était venu à elle. Elle n'avait pas hurlé, ses sursauts étaient petits, mais elle était pâle comme un linge et se sentit soudain incapable de parler. Bizarrement, elle n'avait plus du tout la même impression que tout à l'heure à son égard. Fixant ses yeux verrons sur les siens, le regard étonné, elle ne pouvait s'empêcher de voir un visage de chien et non celui d'une personne. Elle secoua la tête comme pour chasser cette vision, mais la technique ne marcha pas : le chien était toujours là. Dans le sourire de l'étranger, il lui semblait même voir une langue gluante et haletant sortant entre les crocs acérés qui lui servaient de dents. Avec des images comme celles-là dans la tête, impossible de montrer l'indifférence. Pourtant, elle essaya tant bien que mal d'apparaitre naturel, et sans gêne. Elle regarda un instant les livres qu'elle portait, puis croisa à nouveau les yeux de Shigure. Déconcerté, et ne sachant que faire, elle tendis les objets, sagement, et tenta de parler, mais rien ne sortit. Elle se sentait humilié et stupide.

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(On accélère le rythme pour avancer plus vite avant la rentrée ? XD)

Shigure avait bien remarquer que la petite fille avait quelque chose à cacher, et qu'elle était gêné et intimidé. D'ailleurs, qui ne le remarquerait pas ? Ses yeux verrons fixés sur ceux de l'esprit du chien étaient remplis d'émotion et d'étonnement. Elle avait forcément percé son secret, et visiblement, elle ne voulait ni y croire, ni en parler, préférant sans doute garder cela pour elle. C'était bien mieux ainsi, cela arrangeait tout le monde. Il était trop risqué d'évoquer quoi que ce soit sur le sujet ici, en plein milieu du magasin. N'importe qui pourrait entendre leur conversation, même si ils n'y croiraient pas forcément, certains des plus naïfs pouvaient y déceler des soupçons. La petite blonde tendit les livres à Shigure timidement, et sembla vouloir parler, mais se ravisa, honteuse et rougissante. L'homme ne changea pas d'attitude et se contenta de la remercier en engageant la conversation.

- Merci jeune demoiselle c'est bien aimable. Alors, comment t'appelles-tu, et que fais tu ici toute seule ? Tu n'as dont pas de parents ?

Il décida qu'il était plus sage de ne pas se présenter tout de suite. Il fallait porter l'attention sur elle et la mettre en confiance avant qu'il puisse lui demander quelconque ordre ou service, ne serait-ce que pour sortir du magasin. Et comme de toute façon, la question sur les parents de la fille le titillait depuis longtemps, c'était une bonne accroche, même si il se doutait un peu de la réponse qui l'attendait.

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A son grand étonnement, l'homme n'était pas fâché. Enfin il n'en avait pas l'air mais Nao restait encore septique. D'habitude, lorsqu'elle volait aux adultes et qu'elle se faisait attraper, ces derniers se montraient hargneux et injurieux à son égard, comme si elle avait commis une erreur fatale ou un crime qui reste marqué à vie. Mais peut-être Shigure faisait-il partit des hypocrites ; il y en avait beaucoup chez les adultes ; mais il paraissait étonnement sincère et trop naturel. Elle vait du mal à y croire. Il était peut-être naïf, ou alors tout simplement gentil. La dernière solution lui parut la plus rassurante, alors elle se força à y croire bien qu'elle n'en sache rien. Elle lui laissa reprendre son bien sans dire mot et rougit de honte, la tête basse, la tête pourtant toujours aussi pleine de questions.

"Merci jeune demoiselle c'est bien aimable. Alors, comment t'appelles-tu, et que fais tu ici toute seule ? Tu n'as dont pas de parents ?"

Doucement, elle releva la tête. Il avait prononcé le mot fatal. Le mot interdit. Le mot qu'il ne fallait pas. Ses yeux commençaient déjà à se brouiller de larmes, et l'espace d'un instant, elle en oubliant le chien. Le terme de "parents" avait sur elle l'effet d'une bombe : parfois, elle explosait, crachait sa rage, d'autre fois, elle se désamorçais dans un flot de larmes. Elle ne parvenait pas à se retenir de toute façon, mais elle voulait les cacher, et elle essuya ses yeux rouges et humide avec sa manche. Après un moment de silence, elle ne parvint plus à regarder Shigure. Pour lui parler, elle baissa les yeux, et parla enfin, en suffoquant, d'une voix très basse.

- Je suis désolée. Je n'aurai pas du. C'était mal de voler... Papa et maman n'auraient pas voulu ça, jamais... Ils ne seront pas contents. Ils ne sont pas avec moi. Je voulais juste m'amuser un peu ! Je ne voulais pas...

Elle marqua une pause, pour essayer d'arrêter de pleurer, et découvrit enfin des yeux de son bras pour regarder Shigure en face, les yeux complètement brouillés.

- Je m'appelle Nao...

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Shigure avait posé une simple question, mais la petite semblait déjà hors d'elle. *Oh non mais qu'est-ce que j'ai fais ? Voilà qu'elle se met à pleurer maintenant, c'est le pompon !*. Étonné par une réaction si rapide et inattendue, il eut un mouvement de recule, et après un instant d'incompréhension, il secoua une main avant de mettre l'autre derrière sa tête, dans un signe d'embarras.

- Quoi, qu'est-ce que j'ai dis ?! Oh mais ne te met pas dans tout tes états pour ça voyons, je t'en pris !

L'esprit du chien s'accroupit pour se retrouver à hauteur de la petite fille, qui ne trouva pas mots pour répondre à sa question. Ignorant ses propos, elle s'excusa de son geste dans de chaudes larmes, et après avoir été surpris, l'homme éprouva presque de la compassion pour elle. Du moins, il ne pouvait pas la laisser pleurer comme ça, surtout au milieu de tout ces gens... Entre deux phrases, posa ses mains derrière ses épaules, l'entourant de ses bras pour la consoler.

- C'est pas si grave tu sais, c'est déjà oublié...

Quand la petite réussit enfin à se remettre de ses sanglots, elle leva ses yeux verrons encore tout humide de tristesse pour enfin dire son nom, et Shigure s'écarta à nouveau, sans se relever.

- Content de te connaître Nao, moi c'est Shigure Sôma. Alors ça va mieux ? Tu peux me raconter ? Alors pourquoi tes parents ne sont pas avec toi ?

Avant que la petite ait pu répondre, un homme derrière eux les bouscula. *Je crois qu'on gêne à rester en plein milieu des rayons... De toute façon il vaudrait mieux s'en aller maintenant si nous voulons discuter. C'est bien beau cette histoire mais il faut que je sache au plus vite si elle sait quelque chose et quoi qu'il arrive, ne pas la perdre de vue.*. Shigure regarda à nouveau Nao et retrouva un léger sourire avant de se relever et s'adresser à elle.

- Viens ne restons pas ici nous allons gêner tout le monde, on va marcher, si tu es d'accord.

Il commença à sortir du magasin, attendant que Nao le suive.